Vous trouverez ici un recueil d'oeuvres auxquelles je voue assez d'amour pour m'être donné la peine de les présenter. Il est loin d'être exhaustif et contient surtout des oeuvres que je trouve "universelles", c'est à dire étant si profondes qu'il me semble que tout un chacun en est concerné et peut y voir une solution à ses problèmes. Beaucoup de films et de livres m'ont beaucoup marqué et apporté, mais de manière assez ponctuelle, si bien que je ne les trouve aujourd'hui plus forcément aussi pertinents qu'avant, et surtout que je n'ai plus vraiment envie de les conseiller à tous. Sachez donc que tout ce vous trouverez ci-dessus, je le porte à jamais dans mon coeur.
Rahan est une BD avec laquelle j'ai grandi. C'est un feuilleton basé toujours sur la même structure, simple mais si belle, de la réconciliation humaine à travers la confrontation avec la nature et la foi de Rahan. Même si l'auteur semble être un fervant anti-clérical, ce fabuleux personnage peut assez ironiquement être considéré comme le premier chrétien.
The Glitch Mob est un groupe d'éléctro progressif, dont les titres font voyager sur des sonorités à moitié analogique, moitié-robotique, mais c'est surtout le premier groupe de musique que j'ai eu l'impression de "dénicher", et qui marque le début de mon identité musicale. Même si je l'écoute plus trop, je le rédécouvre à chaque fois avec plaisir et il restera à jamais dans mon coeur.
Death Note est un manga extrêmement intelligent, et qui a longtemps été ma source d'inspiration et comme mon idéal créatif. C'est l'histoire policière la plus travaillée et réfléchie que j'ai pu lire, ayant deux rares qualités : Tout les personnages sont intelligents et le narrateur est totalement honnête et transparent, i.e. pas de révélation de dernière minute à la Hercule Poirot, si de stratagèmes foireux à la détéctive Conan.
Rousseau est mon philosophe préféré. Pour ceux qui souhaitent le découvrir, je vous conseille de commencer par ses Discours (disponible sur la manifesterie), et surtout d'éviter Le contrat social, qui est l'oeuvre de Rousseau la plus éloigné de ce qu'il est et souhaite dire, comme il le signale lui-même dans ses Confessions, par ailleurs incontournables pour cerner le personnage.
Simone WEIL est ma philosophe préférée. Pour ceux qui souhaitent la découvrir, je vous conseille de commencer par L'enracinnement, puis par ses Pensées sans ordres concernant l'amour de Dieu (disponible sur la manifesterie). Je mets en garde cependant, c'est difficilement compréhensible pour qui n'a jamais eu la foi, même si cela peut aider à ouvrir l'esprit et voir les choses autrement.
Alessandro JODOROWSKY est un maître des symboles. Il a eu un destin incroyable, qu'il doit d'ailleurs a sa recherche incessante de Vérité. Il est l'auteur de nombreux films magnifiques (la montagne sacré, poesia sin fin), de BD mythiques (l'incal, les chroniques d'Alef Thau, la caste des meta barons) et de techniques de thérapie, mais est avant tout un lecteur de tarot. De lui, je recommande avant tout son autobiographie : Danza de la realidad (livre), qui n'est rien d'autre qu'une mine d'or pour qui veut comprendre le monde.
Jamais un film ne me fit tant d'effet que Mr Nobody. Une écriture brillante, parfaitement réalisée, j'en fus bouche bée. Je l'ai regardé avec des amis dans ma résidence étudiante. Je fus tellement ému après son visionnage que je n'ai pas compris comment les autres ont pu parler naturellement à la fin comme j'ai moi-même l'haibtude de faire. A la place, je suis allé sans rien dire dans ma chambre, je me suis assis et je suis resté ainsi une heure sur ma chaise, la tête vide mais le coeur plein, le temps que l'émotion retombe, avant de me coucher.
Ce film rappelle une fois de plus qu'il ne faut pas se fier aux apparences, tant par son propre aspect que celui de son héros. Même si la qualité des films d'animation américains est la plupart du temps médiocre, il arrive que des pépites sortent du lot, et Kung Fu Panda en fait partie. L'intrigue est simple et belle, les personnages touchant, l'animation magnifique, et le rythme parfait. Le film prend le temps sans qu'il n'y ait aucun temps mort, il mélange sagesse et pitrerie si habilement que l'on ne se soucie plus de les différentier. Surtout, ce film est extrêmement drôle, avec des blagues de tout genre, un humour du plus grossier au plus subtil, extrêmement créatif et généreux.
Kirikou est une véritable pépite, il a été réalisé avec une justesse remarquable. Il est beau, profond, amusant, entrainant. C'est un des ces films qui marque à vie dès le premier visionnage, mais en douceur, presque incognito. Sans que l'on s'en rende compte, on se souvient de la plupart des répliques du film, et notre coeur s'emplit de nostalgie à la moindre évocation de Kirikou.
Cette BD est une merveille de poésie, d'humour et de profondeur. Elle allie une scénario extrêmement riche et élaboré avec une narration simple et fluide, le tout parsemé de références et clins d'oeil en tout genre discret et intelligents. Et surtout, elle possède le meilleur personnage de BD jamais dessiné, j'ai nommé Eusebio, sur qui les auteurs ont la gentillesse de sortir deux tomes supplémentaires.
La jeunesse de Picsou est une oeuvre remarquable qui se démarque au sein de sa catégorie comme jamais il a été question dans l'histoire. Elle n'est en rien comparable aux comics classiques de Picsou dessinés au kilomètre dans les magazines hebdomadaires. C'est la création d'un des plus grand dessinateur de comics, j'ai nommé Don Rosa, qui a terminé sa carrière par une fresque monumental qui lui a nécessité pas moins de 10 ans de création. C'est une merveille de narration, un joyau qui, en quelques histoire, nous emplit d'une compassion infinie pour le canard le plus riche mais le plus pingre du monde.
One piece est une oeuvre unique dans l'histoire de l'humanité. Echiro Oda, son auteur, s'y consacre tout les jours depuis plus de 20 ans, prenant moins d'une semaine de vacances par an, ne dormant que 4 heures par nuit. C'est en outre un histoire qu'il prépare depuis qu'il est tout petit, et ses précédents mangas n'ont été fait que pour lui permettre de faire celui là. Jamais aucun autre homme n'a fait cela. Il pourrait facilement être tenté de le comparer à d'autres mangas du genre (les Shonen), mais One Piece est incomparable, c'est une fresque monumentale, où tout est prévu depuis le début, où chaque personnage est touchant et profond. C'est une oeuvre qui ne cherche pas à séduire, qui se dévoile petit à petit au fil des chapitre, drôle, émouvante, inspirante, dont l'envergure dépasse tout ce que l'on ose imaginer de prime abord.
Le manga à l'origine de tout, l'impulsion créative dans toute sa splendeur, sa candeur et son innocence. Pour ceux ayant des préjugés vis-à-vis de ce manga, vous serez surpris par la poésie, la richesse et l'humour de cet univers avant qu'il ne dégénère en ring géant (non dénué d'intérêt mais moins subtil) dans la suite que l'on appelle communément "Dragon Ball Z".
Je préfère ne rien dire sur ce jeu ou devrais-je dire cette expérience de peur de vous en gacher la découverte mais je vous recommande fortement d'essayer. Pour cela, il vous suffit de réserver deux heures, seul, au calme et de vous laisser surprendre... Quelqu'en soit votre appréciation, je vous invite à laisser ce jeu traîner quelque part, et d'y revenir quelques années après ou mieux, d'observer quelqu'un d'autre le découvrir sans rien dire. Vous risquez alors d'être étonné par ce que vous allez apprendre et percevoir.
Télécharger le jeu (Windows)
Princes et princesses est de loin le film le plus proche de la perfection qu'il m'ait été donné de voir. C'est la pureté
à l'état pur, c'est une overdose de beauté et de poésie. Il n'y a que deux types de personne, ceux qui sont fan de ce film,
et ceux qui ne connaissent pas. Il a été fait à la main plus de 20 ans avant sa sortie, ce qui explique pourquoi on en parle
pas, mais les vrais connaissent.
Voir le film
The Blues Brothers est un film comme on n'en fera jamais plus. Un casting inoubliable, un scénario simple mais efficace, un humour omniprésent, un rythme endiablé et surtout un style inimittable. Ce film est à l'image de ses protagonistes, libres et vivant, pas toujours réglo mais toujours pour la bonne cause.
Ce deuxième opus de la série OSS 117 est un pur chef d'oeuvre. Tout est exceptionnel dans ce film, du montage à la musique en passant par le scénario, l'humour, le rythme et le jeu d'acteur. Rien n'est laissé au hasard, tout est extrémement fluide et travaillé. Mais surtout, il est d'une finesse, d'une profondeur et d'un engagement rare, malgré l'apparente lourdeur que j'ai pu voir lui être reproché. Mais il faut savoir voir à travers le personnage d'Hubert qui est une parodie, si fine que l'on a tendance à l'oublier, de l'espion cinématographique américain à qui tout réussit sous l'écriture surprotectrice des scénaristes, mais dans une version à la française, plus humble (et oui !), plus désinvolte, plus profonde et plus humaine. Dans son monde, tout est à sa place et agencé pour le conduire à réussir sa mission à la fin, ce qu'il ne manque pas de faire à chaque fois. Comment pourrait-il en comprendre la saleté, les tensions et les imperfections ? Il est comme un enfant gâté par le scénario, qui ne demande qu'à faire le bien, c'est à dire à suivre la seule et unique logique à laquelle on l'a laissé se confronter, mais ne peut s'empêcher de questionner naïvement les absurdités auquel il voit les autres se confronter ce qui déclenche une avalanche des repliques jouissives, absurdes, stupides et subtiles à la fois, toutes plus mythiques les unes que les autres et que Jean Dujardin ne manque pas de dire dans la perfection de leur humour, nous permettant de profiter dans l'hilarité de l'aventure qu'il vit et qu'il est.
Inutile de décrire cette oeuvre incroyable, écrite par Saint Exupery à la fin de sa vie, qu'il sort vraiment du chapeau. Je l'ai mise ici pour montrer du niveau de cette catégorie, car si je devais enlever une oeuvre, ça serait lui le petit prince sans hésiter, malgré la beauté infinie de ce récit, que j'invite à relire pour ceux dont il n'est plus qu'un vague souvenir d'enfance.
Si vous aimez Myasaki, sachez que Nausicaa est son oeuvre principal. C'est d'abord un manga, dont le film qui en est tiré n'a su rendre qu'à peine 1% de la richesse et de la profondeur. Toutes les oeuvres que Myasaki a faites par la suite puisent leur sources dans ce manga sublime, qui résume la vie entière et l'amour qu'on peut en avoir en seulement 7 tomes.
Ce monument de la littérature française est un portrait joussif et si profond de cette réalité souvent tue de la vie, où le vice et saleté en régisse la mécanique sans que cela ne la rende sordide pour autant. Je n'en parlerais hélas jamais aussi bien que l'auteur lui-même lorsque, sorti de nul part, il s'adressa à Galimard, son futur éditeur, en ces termes :
"Monsieur,
Je vous remets mon manuscrit du Voyage au bout de la nuit (5 ans de boulot).
[...]
Vous me demandez de vous donner un résumé de ce livre. C’est un bizarre effort en vérité auquel vous me soumettez et jamais je n’y avais encore songé. C’est le moment me direz-vous. Je ne sais trop pourquoi mais je m’y sens tout à fait inhabile. (Un peu l’impression des plongeurs au cinéma qu’on voit rejaillir de l’eau jusqu’à l’estacade…) Je vais m’y essayer toutefois, mais sans manières. Je ne crois pas que mon résumé vous donnera grand goût pour l’ouvrage.
En fait ce Voyage au bout de la nuit est un récit romancé, dans une forme assez singulière et dont je ne vois pas beaucoup d’exemples dans la littérature en général. Je ne l’ai pas voulu ainsi. C’est ainsi. Il s’agit d’une manière de symphonie littéraire, émotive plutôt que d’un véritable roman. L’écueil du genre c’est l’ennui. Je ne crois pas que mon machin soit ennuyeux. Au point de vue émotif ce récit est assez voisin de ce qu’on obtient ou devrait obtenir avec de la musique. Cela se tient sans cesse aux confins des émotions et des mots, des représentations pieuses, sauf aux moments d’accents, eux impitoyablement précis.
D’où quantité de diversions qui entrent peu à peu dans le thème et le font chanter finalement comme en composition musicale. Tout cela demeure fort prétentieux et mieux que ridicule si le travail est raté. À vous d’en juger. Pour moi c’est réussi. C’est ainsi que je sens les gens et les choses. Tant pis pour eux.
L’intrigue est à la fois complexe et simplette. Elle appartient aussi au genre Opéra. (Ce n’est pas une référence !) C’est de la grande fresque du populisme lyrique, du communisme avec une âme, coquin donc, vivant.
Le récit commence Place Clichy, au début de la guerre, et finit quinze ans plus tard à la fête de Clichy. 700 pages de voyages à travers le monde, les hommes et la nuit, et l’amour, l’amour surtout que je traque, abîme, et qui ressort de là, pénible, dégonflé, vaincu… Du crime, du délire, du dostoïevskysme, il y a de tout dans mon machin, pour s’instruire et pour s’amuser.
Tout cela est parfaitement amené. Je ne voudrais pour rien au monde que ce sujet me soye soufflé. C’est du pain pour un siècle entier de littérature. C’est le prix Goncourt 1932 dans un fauteuil pour l’Heureux éditeur qui saura retenir cette oeuvre sans pareil, ce moment capital de la nature humaine…
Avec mes meilleurs sentiments,
Louis Destouches"